Découvrez l’interview de Ana Deman et Emmanuel de Saint-Rémi, créatrice et surfeur.
Plongez dans l’univers d’Ana Deman, créatrice, et d’Emmanuel de Saint-Rémi, surfeur passionné. Leur parcours unique et leurs inspirations nourrissent une vision commune : un engagement pour la beauté de la nature et l’harmonie entre art et environnement.
Interview réalisé par Fabienne Moisan, pour le magazine Envolées 2024 en Vendée Grand Littoral
Photographe : Edouard Nicoleau
Il est l’un des pionniers du surf en Vendée, elle est une styliste-créatrice dont la marque voyage jusqu’au Japon. Il s’épanouit sur l’océan et en partage ses bienfaits, elle s’inspire de la douceur de la nature et fait entrer la poésie dans les intérieurs. Entre terre et mer, ils conjuguent leurs talents pour offrir le meilleur du surf, un mode de vie qui gagne chaque jour de nouveaux adeptes. Dialogue avec deux esprits libres, des étincelles plein les yeux.
Un lien qui se tisse avec le surf, une rencontre en deux temps, comme pour mieux
nourrir un projet de vie fertile et la rénovation d’un lieu culte ici à Longeville. À deux c’est mieux ?
Ana Deman : Quand Manu m’a fait “sa déclaration”, j’étais encore une jeune fille couvée par un papa surfeur, l’un des premiers pratiquants sur le célèbre spot de Longeville, Bud Bud, surnom d’un des copains de la bande. Manu a attendu 15 ans pour faire renaître la flamme lors de la fête de la musique locale. J’ai replongé dans la grande famille du surf, heureuse de participer à son grand rêve : créer un lieu à son image, où chacun, débutants ou confirmés, familles et amis, puisse découvrir et pratiquer la glisse dans un lieu de vie pensé pour les surfeurs.
Emmanuel de Saint-Remy, dit “Manu” : À mon retour du Pays Basque, j’ai voulu impulser une dynamique vendéenne en créant une structure associative, le Longeville Surf Club avec une poignée de mordus. Dès sa création en 1999, mon école était le point de convergence du monde du surf venu conquérir les vagues “à la landaise” de ce petit joyau méconnu. L’école et la boutique jouxtaient un café sur le sable, bien connu des habitants du coin qui venaient aussi y faire la fête. Après une succession de propriétaires, les locaux se sont beaucoup dégradés. J’ai eu enfin l’opportunité d’acquérir ce morceau d’histoire locale. Il a fallu se retrousser les manches pour créer le Banc de Sable, Surf House, Shop et Camp*, un concept imaginé en famille. Ana et sa maman Annette Van Ryhsen, artiste-peintre, apportent le souffle créatif indispensable à faire de cet endroit une expérience gourmande, festive et poétique.
*Une véritable “maison du surf” intégrant restauration, boutique campements et gîtes.
Surfer sur les côtes landaises ou vendéennes, c’est vraiment différent ?
Manu : Oui, car la côte landaise se montre particulièrement sportive, voire extrême, surtout si on débute. Sur la plage des Conches, entre pins maritimes, sable blanc et un paysage préservé, les conditions sont idéales pour accueillir les plus jeunes et les familles en quête de cette sensation unique de communion avec la vague. Le “surf camp ados” initie chaque saison des groupes de 6 à 18 jeunes à la culture surf, où la protection de l’environnement et le respect d’autrui sont les mots-clés. J’ai également à cœur d’accueillir des personnes en situation de handicap mental, pour qui la mer est si bénéfique. Ici, on cultive le lâcher-prise et une respiration salvatrice. Se poser et profiter du temps présent, c’est la promesse du Banc de Sable, où se conjugue l’apprentissage, l’hébergement, la restauration, une “surfhouse” ouverte à tous, où les touristes de passage viennent s’immiscer au paradis des fans de glisse lors de soirées électros ou festives.
Arrêt sur image
Ana : « La forêt du Payré et ses arbres enchantés ! Une ambiance mystérieuse et propice à enchanter l’imaginaire des enfants ».
Manu : Bud-bud, forcément, mon spot de cœur. Là où tout a commencé, mon école, mes premières glisses vendéennes sur les “tubes” à la landaise, dans cet univers toujours naturel, que l’on tient à préserver.
Des espaces de convivialité aux hébergements, on reconnaît immédiatement la signature Ana Deman, ode à la nature et la beauté dans le quotidien. Quelle inspiration pour cette saison ?
Ana : Nous proposons chaque année une véritable collection d’art de la table et de textiles qui se diffuse aussi dans la décoration du lieu. À la couleur, c’est maman qui donne le ton de la saison ! Cette année est particulière puisque le Banc de Sable est entièrement réinventé pour offrir des espaces modulables, adaptés aux changements d’usages, de la restauration aux ateliers yogas ou émaillage et décoration de céramique, un savoir-faire “maison”, une invitation à se reconnecter à son enfant intérieur. La céramique, c’est le fil rouge pour nos créations qui habillent aussi murs et tables, toutes produites dans mon antre Le Phare, à quelques kilomètres dans la commune
du Bernard. Nos clients peuvent rapporter un peu de cet univers chez eux, un souvenir de jours heureux.
Et si je ne surfe pas, suis-je aussi bienvenu ?
Manu : Bien sûr ! Nos soirées musicales sont presque devenues des tremplins pour des artistes aujourd’hui en plein envol comme le groupe Coconut et sa pop tropicale ou le rock alternatif de Ryoddson. Soirées “bar à vinyle”, blind-test, close-up, d’avril à septembre, le Banc de Sable s’électrise mais tout se termine à minuit, la vague du matin n’attend pas !
Ana : Et venez partager le brunch “maison”, concocté avec amour et circuit-court ! Un
maximum de produits locaux pour des assiettes équilibrées. Cette année, nous développons aussi une offre événementielle. Mariages, coworking, animations d’entreprises, pour que le lieu vive toute l’année. Les portes sont grandes ouvertes à tous les projets.
Article créé le 14/11/2024.